Je viens de relire la nouvelle Les mille rêves de Stellavista dans le recueil Vermillon Sands écrit par l'écrivain génial James Graham Ballard (--> lire la trilogie du béton: Crash/L'île de béton/IGH). Cette nouvelle met en scène une maison remplie de nano capteurs qui réagit en fonction de l'humeur de ses habitants et conserve même en mémoire le caractère de ses précédents propriétaires. Cela ne fait pas partie des références de I've heard about de R&Sie (François Roche), mais l'idée est similaire nottamment dans la faille qu'un tel protocole peut développer. L'architecture devient un organisme vivant qui possède la caractéristique d'être lunatique voire schizophrènique...
Voici quelques extraits significatifs de la nouvelle:
"C'était une belle pièce, certes, avec des murs de plastex opaques, et un plafond de fluoglass blanc, mais il s'y était passé quelque chose de terrible. En réaction à ma présence, le plafond s'éleva légèrement et les murs devinrent moins opaques, mais je remarquais que de curieuses nodosités étaient en train de se former à certains endroits où la pièce avait subi de trop grandes tensions mal cicatrisées. Des déchirures cachées mais profondes déformèrent la sphère et une alcôve se transforma en une sorte de bulle de chewing-gum.
Stamers me tapota le bras.
"Elle répond bien, n'est ce pas , Mr. Talbot ?"
[...]
Je sentais que la pièce autour de moi se modifiait. Le plafond se dilatait et se contractait selon un rythme régulier - réaction grotesque et exagérée à nos rythmes respiratoires. Mais, à ces mouvements, venaient se superposer de violents spasmes transversaux, feedback de quelques troubles cardiaques.
Non seulement la maison avait peur de nous, mais elle était sérieusement malade."
" "Howard, cette maison est devenue folle. Je crois qu'elle essaye de me tuer !" "
"Puis, brusquement la chambre se calma. Une seconde plus tard, alors que je venais de me soulever sur mon coude, un spasme violent la secoua, tordant les murs et soulevant le lit du plancher. La maison entière se mit à trembler et à se tordre. Prise au centre de cette crise d'épilepsie, la chambre à coucher se contractait et se dilatait alternativement, comme les ventricules d'un coeur agonisant."
dimanche 20 janvier 2008
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4 commentaires:
c'est tres beau ces interactions synchrones entre bâti et ressenti.Et très drôle!
Je dois dire que j'ai parfois pris du LSD et j'ai vécu cette expérience, en faisant l'economie des capteurs!!!
Mais ce n'est pas un exemple à suivre...seulement un témoignage.
question bête...
où peut-on se procurer ce fameux livre??
pck fnac et virgin...c'est mort!
merci d'avance!
je crois qu'il est épuisé... Un de me s romans préférés. D'une puissance poétique phénoménale
J.G. Ballard
nouvelles complètes 1956/1962
tome 1
chez Tristam
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